Portrait de Verena Sabatino, nouvelle directrice de la MDA 13Nord arrivée le 3 mars.
Bonjour Verena, te voilà donc directrice de la MDA 13Nord. Qu’est-ce qui t’a amené à rejoindre cette aventure ?
J’ai dirigé pendant 20 ans une structure d’accueil, d’écoute et d’accompagnement pour la santé des jeunes sur le territoire aubagnais, puis j’ai démissionné en 2020 de manière à pouvoir développer une activité de consultante et de coaching, principalement dans le secteur sanitaire et médico-social.
En novembre 2024, quand j’ai vu passer l’offre d’emploi pour ce poste de direction, je l’ai lue et puis je suis passée à autre chose, car mon projet n’était pas de reprendre une activité de direction, ni une activité de salariée. Et au bout d’une dizaine de jours, cette offre était toujours dans ma tête. Je connaissais déjà l’association, avec ses équipes et son esprit d’innovation. Ça correspondait bien à ma manière de voir les choses et le challenge m’attirait. Alors après m‘être assurée auprès de l’ancienne direction que mon profil correspondait, j’ai décidé de déposer ma candidature.
Tu as tous les bagages nécessaires pour piloter le navire, peux-tu nous parler de ton parcours ?
Je suis diplômée d’un Master en économie des ressources humaines et politique sociale, et quand je me suis penchée sur le Sida et le VIH, j’ai vu l’importance du travail de réseaux. Un de mes premiers emplois à la suite de mes études a été de construire et structurer un réseau gérontologique, donc autour d’un public de personnes âgées avec des problématiques comme le vieillissement, la maladie, le handicap, la perte d’autonomie… Je trouve que l’accompagnement des publics personnes âgées ou adolescents sont assez similaires dans la complexité des situations et du besoin de maillage partenarial.
J’ai par la suite travaillé dans des réseaux interprofessionnels, et je me suis occupée de fédérations. Ça m’a appris à essayer de travailler en complémentarité, même avec des structures qui peuvent porter des dispositifs similaires ou à dépasser les clivages pour atteindre un objectif commun : le bien–être de l’usager.
Je suppose que tu as une ou plusieurs représentations de l’adolescence et des problématiques que peuvent rencontrer les jeunes, que peux-tu nous en dire ?
Pour moi le plus important, c’est de considérer l’adolescence comme un moment d’opportunités, de tous les possibles et plein d’énergie mais c’est aussi la période de toutes les frustrations et des renoncements. En même temps les adolescents sont souvent fatigués, il y a la puberté, on doit faire de nombreux choix et cela mobilise une grande énergie à ce moment-là.
L’adolescence c’est aussi l’âge où on va se tester, on va tester nos limites, et où on va chercher à se faire une place dans le monde. En tant qu’adultes référents, c’est à nous de leur montrer qu’il n’y a pas qu’une seule solution, ou qu’il n’y a pas qu’un seul chemin pour aller bien ou pour aller mieux. Leur montrer qu’il y a une différence entre autonomie et indépendance, car indépendance ne veut pas dire qu’on ne peut pas demander d’aide.
As-tu des idées, des projets vers lesquels tu souhaiterais diriger l’association ?
Je suis en pleine phase d’observation, donc je ne peux pas dire que j’ai une vision précise vers laquelle il faudrait tendre. Néanmoins, il me semble intéressant que sur le territoire, on développe des alternatives, en terme de prévention de crise, de manière à ce que les professionnels arrivent à recevoir des jeunes avant que les situations ne se cristallisent et ne prennent des dimensions plus importantes.
Cela fait donc déjà plusieurs semaines que tu es avec nous, quelles sont tes premières impressions ?
J’ai d’abord reçu un très bon accueil de la part des collègues et j’ai eu beaucoup de chance d’avoir eu un mois de tuilage avec l’ancienne directrice Clémentine Guillet sur tous les dossiers. L’équipe de direction connaît très bien son travail, ce qui me permet, d’avoir du temps pour bien observer.
© Portrait : Julie Fuchs